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Votre frère, Père Manuel Musallam, Prêtre de la Sainte Famille, Gaza
Le 3 janvier
Devant tout ce qui se passe à Israël et Gaza, le site Souffle vous suggère de lire ce cri du cœur du Père Manuel Musallam, dans des extraits d’un texte intitulé « La tragédie de Gaza racontée par le curé de l’église latine », publié intégralement sur ZENIT.
« […] De la vallée des larmes, depuis Gaza, trempée de sang, où un million et demi de personnes se sont vues priver de la joie qu'elles avaient naguère dans leurs cœurs, je vous envoie ces mots de foi et d'espoir. Le mot amour est une parole que, pas même nous chrétiens, n'osons prononcer, pas même pour nous-mêmes. Aujourd'hui, les prêtres de l'Église hissent le drapeau de l'espoir. Puisse Dieu avoir miséricorde et pitié de nous et conserver un reste à Gaza. Puisse-t-il ne pas éteindre la lumière du Christ qui a été allumée par le diacre Philippe au temps de l'Église primitive. Puisse la compassion du Christ être ce qui réveille notre amour pour Dieu qui se trouve pour l'instant comme un patient dans l'unité de soins intensifs d'un hôpital. »
« Mes frères et sœurs dans le Christ Jésus, ce que vous voyez et entendez sur vos écrans de télévision n'est pas la complète et pénible vérité de ce qui arrive à nos populations à Gaza. Leurs souffrances sont si grandes de par le pays qu'aucune télévision et aucune radio ne peut rendre compte de leur complète réalité. Le siège brutal de Gaza est une tempête qui s'accroît d'heure en heure; il ne s'agit pas seulement d'un crime de guerre, mais d'un crime contre l'humanité. Aujourd'hui, la population souffrante de Gaza lance un appel à la conscience de tout être humain de bonne volonté, mais le cas sera bientôt décidé par notre Dieu juste. […] »
« Je ferai en sorte que ma lettre reste brève. J'élève nos souffrances vers Dieu comme je vous les ai présentées. Nos populations à Gaza sont traitées comme des animaux dans un zoo; elles n'ont pas assez à manger et elles pleurent, mais personne ne sèche leurs larmes. Au lieu de l'eau, de l'électricité et de la nourriture, elles n'ont que la peur, la terreur et les restrictions. Hier, le boulanger a refusé de me donner du pain parce qu'il ne voulait pas me laisser manger quelque chose qui a été fait avec de la farine ne convenant pas à la consommation humaine — qu'il a commencé à utiliser quand est venue à manquer la bonne farine — afin de ne pas insulter mon sacerdoce. J'ai fait le vœu de ne pas manger de pain pour le reste de la guerre.
Nous désirons que vous priiez Dieu avec ferveur et de manière continue et que vous mentionniez les souffrances de Gaza devant Dieu lors de chaque Messe ou à l'occasion de chaque service. […] »
« Malgré tout ce qui se passe, nos populations de Gaza rejettent la guerre comme moyen pour parvenir à la paix et insistent sur le fait que le chemin de la paix est la paix elle-même. Nous, à Gaza, nous sommes patients et nous avons décidé que nous n'avons pas d'autre choix que l'esclavage ou la mort pour notre pays. Nous voulons vivre afin de pouvoir louer Dieu en Palestine et de témoigner le Christ — nous voulons vivre pour la Palestine et non mourir pour elle —, mais si nous devons mourir, alors nous mourrons de manière honorable et courageuse.
Prions tous ensemble pour la vraie paix que seul le Christ donne. Puissent les loups et les agneaux un jour vivre ensemble et les taureaux et les louveteaux brouter ensemble et les enfants être capables de mettre leurs mains dans la gueule des serpents sans en être blessés.
Et que la paix du Christ « dans lequel vous êtes appelés à être un seul corps » soit avec vous et vous protège. Amen. »
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