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S’engager signifie-t-il perdre sa liberté?
Grandes questions
13 octobre 2004

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par David Moisan

« Engagez-vous! » qu’ils disaient… Mais pourquoi s’engager dans un projet à plus ou moins long terme, dans la vie religieuse, dans le mariage?...

Je suis responsable du projet des jeunes aides-missionnaires du Désert à Iquitos au Pérou. À ce titre, j’ai été quelques fois confronté à des remises en question du sens de l’engagement que les jeunes font, avant leur départ pour l’Amérique latine. Il m’a fallu méditer le tout pour y voir clair.

Si pour moi l’engagement va de soi, ce n’est pas aussi clair pour plusieurs jeunes de mon âge. Contestations, approbations, « oublis », etc. J’entends des réflexions de toutes sortes :

« J’ai peur que l’engagement ne vienne brimer ma liberté. »
« Je ne vois pas pourquoi je m’emprisonnerais, menotté par des promesses, un contrat. »
« Pour moi, la liberté est la plus grande quête humaine, alors que s’engager, c’est en quelque sorte perdre son pouvoir de choisir. C’est se limiter dans les possibilités qui s’offrent à soi. C’est renoncer à une certaine partie de soi qui voudrait autrement. Alors, pourquoi s’engager? »
« Et si je me trompe? Je ne peux quand même pas demeurer dans une voie qui ne correspond pas – qui ne correspond plus – à ce que je désire. »
« Et si je change d’idée? “Il y a juste les fous qui ne changent pas d’idée!” En effet, n’est-ce pas un signe de sagesse que d’être capable de s’adapter et de s’ajuster aux nouvelles situations? »

Voilà les questionnements qui me bousculent depuis un certain temps. Je me suis donc engagé à y réfléchir, pensant que c’était là la meilleure façon de trouver réponse à mes questions.

L’engagement
Une cage ou un gage de liberté?

J’ai réfléchi à ce que serait aujourd’hui la science si personne ne s’était engagé dans un processus de recherche. Que serait la religion si personne ne s’engageait à vivre et à défendre ses valeurs et son message? Qu’en serait-il de la politique sans tous ces hommes et toutes ces femmes qui se sont engagés à voir aux conditions de vie des peuples? RIEN. Il n’y aurait ni médecine, ni éducation, pas non plus de production sans un engagement durable.

L’engagement permet donc de faire quelque chose dans le temps, d’avancer, de progresser vers l’atteinte de ses buts et de ses objectifs. Et comme on s’engage normalement pour quelque chose qui nous intéresse et nous motive, on peut dire que c’est une manière de donner sens à sa vie, de se construire, de se réaliser… dans la patience et la persévérance.

L’engagement serait-il donc la plus grande des libertés?... Peut-être bien, dans la mesure où il contribue à nous faire devenir davantage qui nous sommes

  • par les efforts qu’il exige et qui nous font toucher et reconnaître nos limites;
  • par la satisfaction qu’il apporte lorsqu’on voit nos objectifs atteints;
  • par la solidarité qu’il crée autour d’un projet commun (on s’engage rarement seul; c’est habituellement avec une autre personne ou un groupe, envers quelqu’un ou une organisation).

Pour aller plus loin...

David considère que, loin d’être une prison dans laquelle on s’enferme, l’engagement est la source même de la liberté. Sans engagement, dit-il, on devient vite esclave de nos humeurs.

Tu cherches un sens à donner à ta vie, un chemin de liberté qui soit le tien? Voici une méditation pour t’accompagner.

« Ne dois-tu pas mourir à toi-même pour comprendre la vie qui coule en toi? »
Pour découvrir le visage d’un Dieu de liberté et d’engagement, tu peux suivre David, dans sa réflexion.


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