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Femme et disciple
SANS « MAUX » DIRE SA SOUFFRANCE
Grandes questions
14 juin 2004

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par Henriette Bouchard

Un jour, j'ai eu la chance de mettre la main sur un très beau texte de Vivian Labrie, intitulé Point de vue, qui se promène d’une personne à l’autre depuis sa publication dans les années 1990. Ce texte m'a profondément rejointe dans ma propre souffrance non dite, non exprimée, et dans ma recherche de cohésion intérieure. Une souffrance qu'on voudrait exprimer sans « blesser » mais qu'il faut néanmoins « libérer » pour ouvrir des espaces de liberté.

La réflexion proposée par Vivian Labrie est basée sur son vécu comme femme et comme disciple de Jésus Christ, engagée dans l’Église. Elle témoigne d'un Dieu qui accueille ses questionnements, qui se fait proche, qui soutient, qui reste présent et qui lui offre une liberté nouvelle. Elle interpelle nos visages de Dieu et nos visages d'Église.

Je vous laisse en découvrir toute la richesse...

Point de vue

Tiré d’une édition québécoise de l'Agenda latino-américain
publié au cours des années 1990. Texte reproduit avec
l’autorisation de l’auteure.

par Vivian Labrie

Si Jésus Christ revenait sur terre aujourd’hui, je crois qu’il choisirait comme compagnons des hommes et des femmes, parce que c’est normal aujourd’hui de le faire et que c’est même devenu un usage. Jésus était très respectueux des usages quand les usages faisaient du sens ou du bien. Par ailleurs, il ne se gênait pas pour passer outre quand la loi des humains empêchait la vie de jaillir.

Si Jésus Christ revenait sur terre aujourd’hui, je crois que je me ferais sa disciple, parce que j’aime bien sa façon de rendre les gens à leur potentialité. Je crois qu’il me donnerait de l’ouvrage parce qu’il y a tellement à faire du côté des bonnes nouvelles et qu’il saurait embaucher une ouvrière du vingtième siècle comme il a su embaucher les ouvriers de la dernière heure. Et si Jésus Christ venait à être éliminé, ce qui risquerait de lui arriver, peut-être bien qu’on me demanderait d’écrire un compte rendu de sa vie, vu qu’il m’arrive d’écrire des comptes rendus pour les groupes dans lesquels je m’implique. Alors je raconterais ce que Jésus Christ aurait fait et dit, et je raconterais aussi ce que ses disciples, hommes et femmes, autour de lui auraient fait et dit, parce qu’aujourd’hui, on pense à féminiser nos textes quand on écrit.

Si Jésus Christ revenait sur terre aujourd’hui et qu’il ne voulait pas de moi comme disciple parce que je suis une femme, je crois que je commencerais à me méfier et à me demander s’il ne s’agirait pas là d’une secte. Je soupçonnerais Jésus Christ de ne pas être Jésus Christ et d’être un imposteur parce qu’il serait devenu trop petit pour contenir l’âme de Dieu qui elle, contient tout le monde. J’affronterais Jésus Christ et je lui dirais ce que je pense de lui. Puis je m’en irais le cœur paisible à la recherche du Dieu vivant qui me soufflerait à l’oreille : « Heureuses et debout, les exclues, je suis avec vous pour toujours! » Et quelque chose me dit que ce ne serait pas Jésus Christ alors qui risquerait d’être éliminé, mais moi.

J’aime bien Jésus Christ.


Pour aller plus loin...

Aujourd'hui Dieu nous ouvre un passage...

Pour les chrétiennes et les chrétiens, Dieu prend toujours l'initiative de la relation. Par son Esprit, il se rend présent à chacune et chacun d'entre nous pour nous soutenir, nous guider, nous réconforter et nous redire la grandeur de notre condition et de notre vocation humaine.

Femme, que vois-tu, que fais-tu?
Homme, que vois-tu, que fais-tu?


Si Dieu m'a créée femme à son image et à sa ressemblance, c'est par le fait même de ma féminité que j'ai à exprimer quelque chose de Lui.

Si Dieu m'a créé homme à son image et à sa ressemblance, c'est par le fait même de ma masculinité que j'ai à exprimer quelque chose de lui.

Aujourd'hui, que puis-je exprimer de ma féminité ou de ma masculinité (force, talent, capacité, attitudes) pour me nourrir dans mon engagement auprès des autres, dans ma relation avec Dieu ou dans ma communauté de foi?


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