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Votre chemin vers la vie
Carême 2009
3 avril 2009

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par Olivier Plasse

Le Carême nous invite à prendre la route. Olivier Plasse, un jeune étudiant de Drummondville, a vécu le pèlerinage à St-Jacques-de-Compostelle. Il a publié son aventure.

Dans les premiers jours du voyage, on sent bien que le combat est d’abord physique. La fatigue se fait sentir et la perspective des refuges où se reposer semble prendre beaucoup d’espace dans l’imaginaire de notre marcheur. Un peu comme dans un désert, il a parfois l’impression que les villes ou villages à atteindre sont comme des mirages qui s’éloignent dans l’espace et ne font qu’attiser le désir d’atteindre enfin l’objectif prévu.

Puis progressivement, l’itinéraire d’Olivier prend une autre direction, il prend le chemin de son cœur. Laissons-le nous partager son expérience.

Quelques jours seulement nous séparaient maintenant de Saint-Jacques-de-Compostelle. Plus la distance diminuait, moins j’avais hâte d’arriver aux termes de ce voyage. Je m’étais aperçu qu’il fallait passer les douleurs et les problèmes physiques avant de pouvoir aller s’attaquer à ceux de notre tête ou de notre cœur. C’est donc après toutes ces journées de marche que j’étais parvenu à atteindre une certaine forme physique qui me permettait de mettre mes énergies ailleurs que sur le fait de mettre un pied devant l’autre. Je marchais maintenant des journées de vingt-cinq kilomètres sans m’en rendre vraiment compte. J’aurais pu continuer ma route presque indéfiniment, une chose que jamais je n’aurais cru dire au début de mon périple. Je pouvais maintenant comprendre comment avaient fait les personnes que j’avais croisées tout au long de ma route pour marcher plus de mille kilomètres. Je commençais donc à comprendre le sens du pèlerinage. Marcher n’est que la première étape à franchir. Une fois franchie, tout peut commencer. C’est là qu’il est possible de remettre nos objectifs de vie en cause. Seul sur le chemin, il nous est permis de penser à tout ce que nous voulons pour une période indéfinie. C’est plutôt à tout cela que sert le chemin.

La fin approchait grandement avec seulement deux jours de marche restants et une quarantaine de kilomètres à parcourir. Certains avaient hâte de voir la cathédrale, mais pour ma part, j’étais très bien sur le chemin. J’avais vraiment appris à me connaître. Je m’amusais à me découvrir de plus en plus chaque jour. Ces choses sont bien impossibles à faire dans le milieu où on vit habituellement. Il m’a fallu toutes ces journées pour en arriver à ce point de recueillement. J’étais maintenant capable d’entrer en moi aussitôt que je le désirais. Toutes ces merveilleuses choses se faisaient maintenant par elles-mêmes. Je n’avais jamais ressenti cela auparavant. Je savais très bien que cette paix intérieure disparaîtrait à la vue de la grande ville achalandée de Saint-Jacques. Nous sommes vraiment impuissants face au rythme de vie qui nous est imposée. Seul un voyage de cette ampleur peut réussir à nous sortir, que pour quelques jours, des griffes de l’avancement technologique.


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